jeudi 28 octobre 2010

Supporter le Paris SG n'est pas un crime

La politique « supporters » des dirigeants du Paris S.G. est claire, établie et connue de tous : installer un nouveau public au Parc des Princes pour y éradiquer la violence.
Si les moyens mis en œuvre pour arriver à ces fins s’avèrent colossaux, et le système mis en place bien huilé, le résultat lui, demeure calamiteux. En effet le stade de la Porte d’Auteuil, avant de recevoir son meilleur ennemi, peine à afficher une affluence dépassant les 30.000 spectateurs, et ce en dépit des milliers d’invitations distribuées à tout va, et ne trouvant pas forcément preneur.

Mais ce plan ne s’arrête pas aux frontières de la capitale, puisque la chasse aux parisiens est ouverte dans l’hexagone, au mépris des libertés les plus fondamentales. Reste l’Europe, un des terrains favoris du club, dont ses supporters restent particulièrement friands. Et sur ce sujet, force est de constater que le club francilien navigue en plein flou, avec pas moins de trois modes de fonctionnement différents pour autant de matchs. Reprenons les événements par ordre chronologique en commençant par  le déplacement à Tel-Aviv.

Match de tour préliminaire, dont la date située fin août, ne tend pas à un déplacement massif. L’équipe dirigeante, sachant par avance que la relative ferveur de son public fraîchement débarqué, ne permettra pas de rendre un déplacement officiel financièrement viable se garde d’en organiser un. Mais sans aucune communication, sous couvert d’on ne sait quelle raison, la billetterie du parcage visiteur du stade Bloomfield restera close. Les quelques irréductibles souhaitant voir leur onze fétiche se qualifier pour l’Europa League sont donc livrés à eux-mêmes, et devront ainsi gérer avec des autorités locales, prévenues faussement par l’attitude d’un Paris S.G. les ayant assuré de la non-venue de ses supporters.
Seul un espace avait été réservé pour les officiels du PSG. Ainsi, si messieurs Leproux, Skropeta et consort jouissaient d’une place bien tranquille en tribune présidentielle, les anciens pensionnaires de Boulogne, de la tribune G et d’Auteuil présents sur place étaient eux bien isolés. Mr Leproux ne daignant pas répondre à l’invitation cordiale à débattre qui lui a été lancée, c’est avec la sécurité locale qu’un terrain d’entente sera trouvé afin d’assister à la défaite du Paris S.G., ce plus ou moins à l’abri de certaines éléments locaux décidés à faire payer à cette dizaine de fidèles les incidents du 23 novembre 2006.
Mais le pire reste à venir, car non content d’avoir laisser ces fans sous le joug d’adversaires loin d’être tous amicaux, c’est encore le Paris S.G. qui tentera de leur assener le coup de grâce en voulant les mettre en porte-à-faux avec les autorités locales. De quelle manière ? en mentant ouvertement à ces dernières pour faire passer les messages destinés à l’actionnaire du club : « Dehors Colony » et « Boycott Parc des Princes » pour des textes politiques envers l’état d’Israël. Quelques échanges tendus plus tard, l’irréprochable état d’esprit de la presse locale remettra les choses en place, et désamorcera cette bombe en expliquant et traduisant avec exactitude auprès des services de sécurité, l’intitulé exact des banderoles.
N’en déplaise à Messieurs Skropeta et Leproux, notre liberté de supporter le Paris SG en déplacement Européen est pleine et entière et on ne peut que se satisfaire d’avoir quelque peu gâché leur voyage au Moyen-Orient avec ces calicots revendicatifs…


Maccabi Tel-Aviv   -  Paris SG, jeudi 26 août 2010
Europe, synonyme de liberté !!! Et pourtant...

Le déplacement à Séville  restera dans les annales du tout répressif et du n’importe quoi envers les fans du Paris SG souhaitant se déplacer en indépendant. Zèle, mauvaise foi, menaces, arguments illégaux, tout y est passé et on a pu voir la police française s’investir un maximum pour faire plaisir aux desiderata totalitaires et liberticides de Monsieur Leproux.
En gros, ce fut beaucoup plus simple et clair : les fans ne souhaitant pas effectuer le déplacement officiel par choix (velléités touristiques, désir d’éviter la nouvelle milice rouge qui les avait conduit à l’abattoir lors du premier match de la saison au Parc des Princes…) ou  par obligation (fans non franciliens, en vacances sur place…) ont tous été catalogués comme personnes à risques. Au programme : places achetées sur Internet désactivées, blocages et filtrage aux aéroports, collaboration des renseignements généraux français avec leurs homologues espagnols pour déceler les contrevenants, et pour finir des interdictions d’approcher du stade sous peine d’arrestation… rien que ça. Franc succès de ces mesures totalitaires, puisque seuls des fans bilingues et discrets réussiront à porter, dans leur cœur, les couleurs du Paris S.G. dans l’enceinte du stade Sánchez Pizjuán.
130 amoureux du Paris SG se sont donc déplacés en Andalousie pour regarder le match dans des bars à Tapas.
La législation espagnole anti-ultras est assez drastique, mais peu de fans européens ont dû subir un tel traitement de la part de l’UEFA ou pire encore de leur propre club. On peut penser à ceux de Split ou du Feyenoord ( et leur fameux « you can’t ban a Feyenoord fan ».. souvent repris comme leitmotiv à la sauce parisienne.)
Pourtant , quand les fans de ces clubs se sont déplacés malgré l’interdiction, passant entre les mailles du filet, les autorités locales les avaient judicieusement laisser rentrer dans le stade, pour les canaliser.
On peut se demander si un jour, les fans du PSG ne se verront pas enlever leur droit à la libre circulation sur le territoire communautaire.

Alors que l’avenir européen des inconditionnels du Paris S.G. s’annonçait bien terne suite à l’épisode de Séville, quelle ne fut pas la surprise des acharnés de tout bord pour le déplacement à Dortmund, de voir le virage à 180° opéré par les autorités à la solde de la direction du Paris Saint Germain. Le mail en français dans le texte reçu par les heureux détenteurs du sésame leur ouvrant les portes du Westfalenstadion, faisant quasi office de laisser-passer puisqu’il invitait les amoureux Bleu-blanc-rouge-blanc-bleu « à adopter un comportement de Respect et de Fair Play » en terre germanique.
Mais si cette décision était une excellente nouvelle pour ces fans, on est en droit de se poser la question des raisons de ce soudain revirement de situation. Pourquoi les fans hier indésirables sont aujourd’hui acceptés ?  Qu’est ce qui différencie le match de Séville de celui de Dortmund ?
En apparence rien, si ce n’est que ce dernier est classé à haut risque suite à des rumeurs de désir d’en découdre de certains. 
Comment alors expliquer que pour un match classique les portes soient clauses, alors que pour un autre, où la menace d’affrontements plane, elles soient grandes ouvertes ?
Comment ne pas y voir ici un lien avec la désormais tristement célèbre soirée du 28 février 2010 ? 
Cette soirée où une police étonnamment passive avait volontairement laissé un groupe d’individus connus se présenter, avec une attitude belliqueuse, devant le virage Auteuil pour le résultat que l’on connaît.
Comment ne pas penser que la direction du Paris SG et les pouvoirs publics jouent une nouvelle fois aux apprentis sorciers, espérant que la situation s’envenime pour mieux légitimer un plan Leproux étrangement épargné par les critiques des principaux organes médiatiques (groupe Amaury en tête). Ce plan illégitime et injuste commence enfin à être décrié par d’autres médias plus intègres (Rue 89 en est l’exemple), médias qui  heureusement sont beaucoup moins dépendants du PSG pour remplir leurs colonnes et n’ont pas pour consigne de relayer la ligne officielle du club. Un club qui a bien du mal à reconnaitre la chute drastique d’affluence au Parc des Princes, malgré des chiffres de la Ligue de Football Professionnel accessibles par tous.

A Dortmund, mis à part quelques légers troubles afférents à ce type de grandes manifestations sportives, il n’y a rien eu à signaler. Mais à quel prix pour les fans ? Sans être sûr de pouvoir assister au match malgré des sacrifices en termes de temps et d’argent, que les pontes du football et de la presse, dans leur monde auréolé de centaines de milliers d’euros mensuels, ne peuvent pas comprendre ; ces derniers se sont retrouvés pour les plus chanceux dans un des quatre (!) différents parcages improvisés dans la tribune Nord, ou pour les autres, isolés au milieu des fans adverses. Heureusement on a pu compter sur l’irréprochable organisation allemande (dont certains en France feraient si bien de s’inspirer) et sur les fans de l’équipe du Borussia Dortmund, qui en plus d’avoir apporté leur soutien à leurs homologues parisiens par de très nombreux messages, ont été un exemple de fair-play et d’accueil. Mais nul doute que sur des destinations plus exotiques, il paraît évident que les fans parisiens ne pourront pas déambuler ainsi au stade sans risque.
          

La direction du Paris S.G. et les autorités françaises jouent à un jeu dangereux, quand on joue avec le feu, on se brûle… ou on brûle les autres.

Notons tout de même que ce déplacement que les médias annonçaient, un peu la bave aux lèvres, comme celui de tous les dangers s’est passé de façon exemplaire sans incidents ni entre fans parisiens, ni avec les allemands, ni avec la police. Non, il y a juste 500 amoureux, frustrés par le plan Leproux, qui ont pu tout simplement encourager et voir jouer leur équipe en vrai, et contester le fameux plan du président du Colony FC, ni plus, ni moins.

Bref, nous continuons à appeler les fans parisiens à se déplacer librement partout où cela est possible. Chaque présence de façon autonome, en marge du déplacement « tous psg » est une victoire !!!

De la même façon, une cinquantaine de fans parisiens ont pu mettre en place un contre parcage au stadium de Toulouse, le tout sans créer de soucis ni avec les locaux, ni avec la police et … sans manger les enfants, c’est dire !
Pendant 90 minutes, nous avons enfin pu voir un match de championnat dans un stade, enfin pu revivre ces émotions, ces moments forts qui rythmaient nos vies tous  les week-ends avant que n’arrive la grande purge des Tribunes populaires avec Robin Leproux, véritable fossoyeur de la passion régnant autour du si décrié club de la capitale.
Pendant 90 minutes, nous avons pu manifester notre hostilité à ces nouvelles mesures et leurs exécutants, hurler notre tristesse mais aussi notre amour pour ses couleurs, notre club et nous avons pu nous faire entendre.
Les joueurs ne s’y sont pas trompés en venant spontanément saluer et donner leur maillot à notre parcage alternatif plutôt qu’à la trentaine de personnes venus avec le car « tous Psg ».

Toulouse - Paris SG, samedi 16 octobre 2010
Nous avons prouvé, tout en restant dans la légalité, malgré une psychose répressive qu’il n’était pas possible de priver ad vitam eternam les anciens abonnés  des tribunes du Parc de leur équipe.